à Florent, avec défenſe néanmoins de ne point
entrer dans la chambre de ſa maîtreſſe. Le pauvre
enfant en étoit au déſeſpoir, il en mouroit
de déplaiſir : il va trouver Pélagie, fait ſemblant
d’être outré contre Lucie, & de ne vouloir
plus être qu’à elle ; il lui parle en amant
paſſionné, elle le crut, ils firent l’affaire enſemble,
& ce fut par cet artifice qu’il recouvra le
moyen de jouir de ſa maîtreſſe. Ah, Pelagie,
lui dit-il, (dans la chaleur de leurs embraſſements)
je t’aime ; tu ſouffres que je ſois maltraité
de Lucie, qui me mépriſe, & qui me
regarde à préſent comme un eſclave ! ah ! ſi tu
voulois, j’en prendrois bien vengeance ! Et quelle
vengeance, dit Pélagie ? eſt-ce que tu veux la
punir par ſa volupté même ? Ah, Dieux ! reprit
Florent, j’aimerois mieux chevaucher Thiſiphone,
& coucher avec les Furies, que d’avoir affaire
avec cette ingrate. Promets-moi donc de
m’être toujours fidele, dit Pélagie. Je te le jure,
reprit-il, & je t’engage ma parole que je
n’en aimerai d’autre que toi.
Il ne vit donc plus Lucie depuis ce temps-là ?
Il eut toute la liberté de la voir, depuis qu’on