& la raiſon que tu en apportes n’eſt pas bonne,
puiſque c’eſt la commune opinion qu’une fille
peut ſouffrir un homme, pourvu que la groſſeur
de ſon membre n’excede pas celle de ſon
bras. Connois-tu Clémence, qui fut mariée, il
y a huit jours, au Vicomte Rodolphe ?
Oui, je la connois : elle eſt fort belle, & fort agréable ; mais elle eſt d’une complexion tendre & délicate.
Tu ſauras que toutes ſes amies pleuroient de compaſſion la veille de ſes noces. Rodolphe paſſe pour monſtre, quoique ſon membre n’ait que ſix pouces de long ; mais la groſſeur en eſt prodigieuſe : elles avoient pitié de cette pauvre enfant, qu’elles prévoyoient devoir être déchirée & miſe en pieces. Elles repréſenterent à ſa mere le peu de proportion qui étoit entre ce couple ; celle-ci en conſulta Sabine ſa ſœur, qui lui dit ſon ſentiment, & en parla enſuite à Clémence. Vous ſavez bien, ma niece, lui dit-elle, que vous êtes deſtinée pour le Vicomte Rodolphe ; mais, vous ignorez peut-être que c’eſt un homme qui ne pourra vous dépuceler ſans vous