plus dangereux. La Reine Iſabelle les avoit de
la ſorte ; & toi, Tullie, bien que tu ne les ayes
pas fort grands, tu n’en es pas moins aimable :
au contraire, leur vivacité en éclate bien
davantage ; pour cela ſeul, tu plais.
Il y a pluſieurs opinions touchant la couleur du viſage ; les uns ſont pour les blanches, & les autres pour les brunes. Ces premiers ont un grand éclat ; mais il eſt de peu de durée elles ne ſont pas vigoureuſes, & leur jeuneſſe ſe paſſe en moins de rien. Il n’en eſt pas de même des brunettes : elles ſont pour l’ordinaire robuſtes ; elles ſont enclines au plaiſir, & y ſont fort propres, outre qu’elles ont la peau du corps fort douce & fort polie.
Cornélie, ſœur d’Iſabelle, eſt blanche comme un lys, & celle-ci eſt tout-à-fait brune. Tu rirois, ſi je te racontois ce qui leur arriva à toutes deux la premiere nuit de leurs noces ; comme l’une étoit froide & inſenſible, l’autre étoit ardente & invincible dans le débat.
Fort bien. Mais achevons auparavant le por-