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Tullie.

Tu me fais donc la maîtreſſe de ce chemin qui conduit au ſouverain bien : ah ! j’en vois la porte ; mais hélas ! je ne puis me ſervir du pouvoir que tu me donnes je n’ai point de clef pour l’ouvrir, point de marteau pour frapper, ni aucun autre inſtrument qui puiſſe m’en faciliter l’entrée. Ah, Octavie ! permets-moi de faire une tentative.

Octavie.

Ah, Dieu ! à quel jeu veux-tu jouer en t’étendant de la ſorte ſur moi ? quoi, bouche contre bouche, ſein ſur ſein, ventre ſur ventre ! dis-moi donc ton deſſin dans ce badinage ? faut-il que je t’embraſſe comme tu me ſerres ?

Tullie.

Oui, mon petit cœur, accorde-moi cette grace, & ne refuſe point mes careſſes, puiſqu’elles ne te peuvent donner que du plaiſir. Ouvre les cuiſſes, & les éleve ſur les miennes : voilà qui eſt bien ; tu as été auſſi ponctuelle à m’obéir, que j’ai été prompte à te commander.

Octavie.

Ah ! ah ! Tullie, comme tu me preſſes ; ah,