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goûts. Ce ſont toujours des vierges folles, qui ne méritent pas qu’on mette de l’huile dans leurs lampes pour les illuminer ; laiſſons-les dans leur aveuglement. Je crois que j’en ſuis, ſi je ne me trompe, à la ſeconde viſite que mon pauvre Acaſte me rendit. Oronte étant allé un jour à la campagne, Acaſte le ſut, & m’écrivit un billet, par lequel il me marquoit le deſir extrême qu’il avoit de me voir ; je lui fis réponſe qu’il pouvoit venir, & que je l’attendois avec impatience. Il n’y manqua pas ; il monte doucement à ma chambre à l’heure aſſignée, & me ſurprend à une fenêtre qui regardoit dans le jardin. Je paroiſſois fort penſive & avec raiſon, parce qu’ayant égaré une lettre de Cléante, je craignois qu’elle ne fût tombée entre les mains de mon mari, ce qui m’auroit perdue. Je ne venois que de m’en appercevoir, tellement que j’attendois plutôt Acaſte pour lui faire part de mon chagrin, que pour en venir aux priſes avec lui. Pendant que je faiſois de différentes réflexions là-deſſus, je me ſentis doucement lever ma jupe par-derriere : je voulus me tourner bruſquement, pour ſavoir ce que c’étoit ; & en même temps j’apperçus Acaſte qui s’éclata de rire. Au nom de Dieu, lui dis-je, laiſſez-moi, je ne ſuis pas en état de vous contenter ; j’ai

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