point du tout. L’inſenſibilité de ces dernieres te
ſurprend peut-être : mais il eſt certain qu’il s’en
trouve qui ont naturellement averſion pour cela ;
elles fuyent les hommes, & évitent même
de ſe trouver ſeules avec eux. Pour moi je les
regarde comme des phénix, ou plutôt comme
des monſtres de la nature, dont elles violent les
loix les plus ſacrées, en rejettant l’amour qu’elle
inſpire à un ſexe pour l’autre.
Je ne ſais, Tullie, ſi le dégoût extraordinaire de ces femmes ſi ennemies de Vénus, vient de leur tempérament, des réflexions qu’elles font ſur les mouvements ridicules qu’on fait pendant ce plaiſir, & qui nous rendent ſemblables aux autres animaux ; ou bien ſi c’eſt, comme je le crois, parce que l’honneur chimérique du monde qui les aſſujettit à l’abſtinence, les oblige de paroître auſſi froides, bien qu’intérieurement elles ſentent les mêmes aiguillons que nous ; & cela de peur de paſſer pour luxurieuſes, ce qui eſt aujourd’hui un nom d’opprobre, bien que ce ſoit une perfection de la nature.
Que nous importe d’où viennent leurs dé-