de notre ſenſualité, qui n’eſt que ſon ſecond
motif, par lequel elle tâche de nous attirer au
déduit, dont les hommes & les femmes ſeroient
rebutés, par les douleurs de l’enfantement, ſi
le plaiſir n’en étoit pas comme la récompenſe.
Mais, dira quelqu’un, que doit faire l’homme
quand la femme eſt groſſe ? le ſperme qu’il pouſſe
dans ſa matrice en la chevauchant, n’eſt-il pas
perdu ? Non ; c’eſt une erreur, que de ſe l’imaginer :
on la peut connoître comme auparavant ;
il faut ſeulement prendre garde qu’elle ne ſe
mette point dans une poſture qui puiſſe incommoder
l’enfant. Les Médecins ſoutiennent qu’il
ſe peut former un nouveau fruit ; que le premier
ſortira à ſon terme, & le ſecond quelques
jours après ; & c’eſt ce qu’ils appellent Surcouche.
Pourquoi ne pas confier à la puiſſance
& à l’adreſſe de la nature, cette matiere dont
elle forme ſon chef-d’œuvre ? Je réponds maintenant
à ceux qui, pour défendre leur déréglement,
ſe ſervent de la comparaiſon du froment
& des autres plantes, dont une partie eſt
conſommée par les bêtes, & l’autre pouſſe du
grain ; je réponds, dis-je, que le froment n’eſt
pas proprement une ſemence, mais un fruit parfait,
qui contient en ſoi-même la ſemence, par
le moyen de laquelle il renaît.
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