mes paſſions, & ſont compoſés de la même
maniere & des mêmes membres. Ils appellent
amour, cette cupidité, ou plutôt ce deſir piquant
qui les pouſſe à s’unir avec l’objet qu’ils
chériſſent ; mais ils conſiderent plus leur plaiſir
dans cette union, que celui de la perſonne aimée.
Ils aiment juſqu’à l’emportement, toutes
les parties de notre corps qui irritent davantage
leurs fureurs, & qui les excitent le plus à l’éjaculation
de cette humeur que nous appellons
ſemence. Cette liqueur ſert à la génération
de l’homme, quand elle eſt repandue dans
la partie que la nature a deſtinée à cet effet, &
c’eſt dans ſon épanchement que les hommes
trouvent la véritable béatitude. Mais c’eſt une
choſe étrange, Octavie, que cette évacuation
n’eſt pas plutôt faite, qu’ils mépriſent pour l’ordinaire
nos careſſes, nos baiſers, & nos embraſſements ;
& ce qui les raviſſoit auparavant
juſques à l’excès, n’a plus enſuite le moindre
charme pour eux.
Pour ce qui eſt de la ſemence qui ſe cuit dans les reins de l’homme & de la femme, les plus ſages tiennent qu’elle ne doit point être entiérement employée pour la génération ; & il en eſt de même, diſent-ils, que de la ſemence des arbres & des autres plantes. Une partie du