Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/341

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 329 )


de dire que je permiſſe à quelqu’un d’en faire autre uſage, non, je mourrois plutôt que de m’abandonner ainſi à des plaiſirs infames.

Tullie.

O les belles paroles ! je ne vois pas, moi, que tu euſſes ſujet de traiter un homme d’infame, pour t’avoir mis le Vit au derriere, pourvu qu’après quelques allées & venues, il le tirât dehors pour faire ſa retraite dans le lieu ordinaire. Tu en aurois bien plus de plaiſir ; & la décharge qu’il feroit de ſa ſemence, en ſeroit bien plus chaude & plus impétueuſe.

Octavie.

Puiſque nous ſommes ſur cette matiere, oblige-moi, Tullie, de m’apprendre comment ce vice a pris ſa naiſſance, comment il a été reçu des hommes, & autoriſé par l’uſage, enfin ; par quelle raiſon il y a des peuples qui en ſont infectés, & d’autres non ? Pour moi, je crois que ce feu eſt venu des enfers, pour ſouiller les flammes innocentes de l’amour.

Tullie.

Je te ſatisferai ſur ce que tu me demandes. Tous les hommes, Octavie, ſont ſujets aux mê-