qui ſeroient agréables à d’autres, me déplaiſent ;
& je ſuis abſente à moi-même, depuis
que je ne vous vois plus. Si vous ne venez,
je ne pourrai réſiſter à tant de maux à la
fois ; mes chagrins & mes inquiétudes me
conſumeront, & vous aurez le plaiſir d’avoir
cauſé la mort à une perſonne qui vous aime
avec tant de paſſion. Laiſſez-vous attendrir,
mon cher Medor, par mes prieres & par
mes ſoupirs ; venez rendre la vie à une mourante,
& ne mépriſez pas un amour auſſi
tendre que le mien : je vous attends avec impatience.
Adieu.
Je t’aſſure que Marianne écrit fort bien, Medor eſt heureux d’être aimé d’une fille ſi tendre & ſi ſpirituelle. Je croyois qu’il n’y avoit que Cléante qui eût eu part à ſes faveurs.
Tu te trompois ; & l’amour qu’elle avoit pour Medor, ne pouvoit pas être plus violent, Une nuit qu’elle étoit couchée, elle ſe trouva dans des inquiétudes extrêmes ; elle ſouhaitoit ſon amant & ne le poſſédoit pas. Sa gouvernante lui demanda ce qu’elle avoit, & pourquoi