Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/330

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 318 )


les ſpectacles, ce que les autres font & diſent ſur le théâtre ; mais de ce qui ſe paſſe derriere, nous n’en parlons point. Il en eſt de même dans la vie civile : les actions que les hommes voyent, ſont expoſées à leur cenſure ; & celles qui ſe font dans le ſecret, en ſont exemptes. Mais ſi nous voyions au-dedans de ces ſages ce qui s’y paſſe, ſi nous pouvions pénétrer juſques dans leur cœur, pour y étudier leurs paſſions, ah ! que ne découvririons-nous point dans l’intérieur de ces faux dévots, qui, ſous le voile d’une trompeuſe humilité, & d’une ſévérité de mœurs affectée, nous prêchent la vertu ! ah, que nous verrions de déſordres, de débauches, & de déréglements ! O, ſi nous les voyions ! mais finiſſons, voici Cléante.

Cléante.

Je viens vous annoncer une nouvelle. Le Gouverneur nous a envoyés prier, Medor & moi, d’aller paſſer quelques heures avec lui. Que devons-nous faire, ma Tullie ? quel conſeil nous donnez-vous, Octavie ?

Octavie.

Ce que l’honnêteté exige de vous.