les ſpectacles, ce que les autres font & diſent ſur
le théâtre ; mais de ce qui ſe paſſe derriere, nous
n’en parlons point. Il en eſt de même dans la
vie civile : les actions que les hommes voyent,
ſont expoſées à leur cenſure ; & celles qui ſe
font dans le ſecret, en ſont exemptes. Mais ſi
nous voyions au-dedans de ces ſages ce qui s’y
paſſe, ſi nous pouvions pénétrer juſques dans
leur cœur, pour y étudier leurs paſſions, ah !
que ne découvririons-nous point dans l’intérieur
de ces faux dévots, qui, ſous le voile d’une
trompeuſe humilité, & d’une ſévérité de mœurs
affectée, nous prêchent la vertu ! ah, que nous
verrions de déſordres, de débauches, & de déréglements !
O, ſi nous les voyions ! mais finiſſons,
voici Cléante.
Je viens vous annoncer une nouvelle. Le Gouverneur nous a envoyés prier, Medor & moi, d’aller paſſer quelques heures avec lui. Que devons-nous faire, ma Tullie ? quel conſeil nous donnez-vous, Octavie ?
Ce que l’honnêteté exige de vous.