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quoi, vous avez déja fait tous deux ? c’eſt trop-tôt. Octavie, pourquoi permettre à Medor de déconner ſi vîte ? Il falloit le faire demeurer plus long-temps, afin de le ſucer juſqu’à la derniere goutte : ſouviens-t-en une autre fois.

Octavie.

Je n’y manquerai pas.

Cléante.

Où fuyez-vous donc, Octavie ? quoi, vous l’avez accordé à Medor, & vous me le refuſez ! vous vous moquez de moi.

Octavie.

De bonne foi, Cléante, je n’en puis plus ; ce combat m’a tellement affoiblie, que je ne ſaurois me ſoutenir ſur mes jambes : de grace, laiſſez-moi coucher en repos ſur ce lit.

Cléante.

Quoi, vous reprenez déja votre chemiſe ? quittez-la, je vous prie, & me permettez au moins de contempler toutes les beautés de votre corps, ſi vous ne voulez pas que j’en jouiſſe : que mes yeux ſe contentent, ſi vous ne voulez pas que mes autres ſens ſe ſatisfaſſent.

V iv