Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/319

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 307 )


ils n’ont rien de trop languiſſant, & leur douceur eſt animée par un certain feu, qu’elle ménage comme il lui plaît. Sa bouche eſt fort petite, & tous les mouvements en ſont ſi remplis de charmes, qu’elle enleve les cœurs, quelque indifférente choſe qu’elle diſe. Son teint eſt d’une blancheur vive & animée ; enfin, Octavie, elle a beaucoup de votre air. Sa gorge eſt bien remplie, & d’une élevation telle qu’il la faut pour plaire ; ſes tettons ſont fermes, blancs, & d’une groſſeur telle qu’on la peut deſirer. Ils ſe baiſent inceſſamment, parce qu’ils ſont fort près l’un de l’autre. Pour peu que j’euſſe l’ame poétique, je pourrois les comparer à deux citadelles, où l’Amour, les Graces, les Ris & les Jeux prennent leurs divertiſſements, & d’où ils bleſſent & percent de leurs fleches, ceux qui ſont ſi oſés que de former le deſſein de leur conquête. Ses feſſes ſont fermes, blanches, polies, & tout ſon derriere eſt d’une forme & d’un tour admirable ; ſes cuiſſes ſont de même : mais ce qu’il y a de plus charmant, c’eſt qu’au centre de toutes ces beautés, on voit une fente merveilleuſe qui peut paſſer pour un chef-d’œuvre de la nature. Elle étoit extrêmement petite pendant ſa virginité, mais à préſent elle eſt un peu plus large. Cette ouverture eſt environnée d’un pe-

V ij