ils n’ont rien de trop languiſſant, & leur douceur
eſt animée par un certain feu, qu’elle ménage
comme il lui plaît. Sa bouche eſt fort petite,
& tous les mouvements en ſont ſi remplis de
charmes, qu’elle enleve les cœurs, quelque indifférente
choſe qu’elle diſe. Son teint eſt d’une
blancheur vive & animée ; enfin, Octavie, elle a
beaucoup de votre air. Sa gorge eſt bien remplie,
& d’une élevation telle qu’il la faut pour plaire ;
ſes tettons ſont fermes, blancs, & d’une
groſſeur telle qu’on la peut deſirer. Ils ſe baiſent
inceſſamment, parce qu’ils ſont fort près l’un de
l’autre. Pour peu que j’euſſe l’ame poétique, je
pourrois les comparer à deux citadelles, où
l’Amour, les Graces, les Ris & les Jeux prennent
leurs divertiſſements, & d’où ils bleſſent &
percent de leurs fleches, ceux qui ſont ſi oſés
que de former le deſſein de leur conquête. Ses
feſſes ſont fermes, blanches, polies, & tout ſon
derriere eſt d’une forme & d’un tour admirable ;
ſes cuiſſes ſont de même : mais ce qu’il y a
de plus charmant, c’eſt qu’au centre de toutes
ces beautés, on voit une fente merveilleuſe
qui peut paſſer pour un chef-d’œuvre de la nature.
Elle étoit extrêmement petite pendant ſa
virginité, mais à préſent elle eſt un peu plus
large. Cette ouverture eſt environnée d’un pe-
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