vement des feſſes de ma Déeſſe, nous fîmes elle
& moi une ſi abondante décharge de ſemence,
que nous en perdîmes en même-temps la
parole, & demeurâmes l’un ſur l’autre ma bouche
collée ſur la ſienne, ſans donner aucune
marque de vie, que par de légers ſoupirs. Auſſitôt
que nous fûmes revenus de cette extaſe,
la bonne Matrone m’obligea de me retirer, &
de prendre congé de Marianne. Les paroles n’eurent
point de part à cet adieu ; il ne ſe fit
que par les plus tendres baiſers que l’amour
ſoit capable de donner & de recevoir. Voilà en
abrégé comment ſe paſſerent les noces de cette
Belle : elles furent heureuſes, comme vous
voyez ; car cette interruption que la mere de
Medor y apporta, ne ſervit qu’à rallumer nos
feux.
La beauté de Marianne eſt-elle ſi parfaite, comme on la dépeint ? Car je me ſouviens d’avoir vu ſon portrait.
Marianne eſt auſſi grande qu’une fille le peut être, ſans être ridicule ; ſa taille eſt admirable, quoiqu’elle la néglige ; elle a beaucoup d’embonpoint ; ſes yeux ſont noirs & bien fendus ;