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vement des feſſes de ma Déeſſe, nous fîmes elle & moi une ſi abondante décharge de ſemence, que nous en perdîmes en même-temps la parole, & demeurâmes l’un ſur l’autre ma bouche collée ſur la ſienne, ſans donner aucune marque de vie, que par de légers ſoupirs. Auſſitôt que nous fûmes revenus de cette extaſe, la bonne Matrone m’obligea de me retirer, & de prendre congé de Marianne. Les paroles n’eurent point de part à cet adieu ; il ne ſe fit que par les plus tendres baiſers que l’amour ſoit capable de donner & de recevoir. Voilà en abrégé comment ſe paſſerent les noces de cette Belle : elles furent heureuſes, comme vous voyez ; car cette interruption que la mere de Medor y apporta, ne ſervit qu’à rallumer nos feux.

Octavie.

La beauté de Marianne eſt-elle ſi parfaite, comme on la dépeint ? Car je me ſouviens d’avoir vu ſon portrait.

Cléante.

Marianne eſt auſſi grande qu’une fille le peut être, ſans être ridicule ; ſa taille eſt admirable, quoiqu’elle la néglige ; elle a beaucoup d’embonpoint ; ſes yeux ſont noirs & bien fendus ;