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Tullie.

Dans quelle poſture voulez-vous qu’elle ſe mette ? Mais il m’en vient une en penſée : je me leverai, & hauſſerai tant que je pourrai la jambe droite d’Octavie, de maniere qu’elle touche le ciel du lit ; & toi, qui fais la ſérieuſe, tu étendras l’autre tant que tu pourras, tellement que l’entrée ſera d’autant plus agréable à Medor, qu’elle ſera dificile. Courage, leve la cuiſſe : & vous, Medor, montez à cheval, & faites voir comment vous avez été inſtruit dans les exercices académiques. Allons, donnez fort de l’éperon, n’épargnez pas votre monture.

Octavie.

Ah ! Tullie, que Medor fait bien voir par ſes aſſauts furieux, combien il a de déférence pour tes ordres, & combien il eſt obéiſſant ! Mais tu me fais mal ; ah ! tu leves ma jambe, & la baiſſes avec trop de violence : je crains que tu ne me bleſſes par ces mouvements ſi fréquents.

Medor.

En vérité, Tullie, vous jouez un admirable jeu. Il n’eſt point néceſſaire, Octavie, que vous vous agitiez aucunement ; il y a bien aſſez du branle que Tullie vous donne.