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m’attaquer dérechef, quoique je ſois vaincue ? quelle gloire pourra-t-il tirer de ſa victoire ? Et toi, Tullie, je ne ſais pas ce que tu appelles aſſaiſonner le plaiſir en diverſes façons : pour moi, je n’y ai jamais vu faire qu’une façon.

Tullie.

Je m’en vais te l’apprendre. Remarque bien comme j’éleve mes feſſes, en courbant le reſte de mon corps ; mets-toi maintenant à la renverſe ſur moi, de maniere que notre dos ſoit l’un contre l’autre, & que nos feſſes ſoient auſſi jointes enſemble : de plus, ouvre un peu les cuiſſes, & appuye tes pieds ſur le lit, afin de me ſoulager de la peſanteur du fardeau.

Octavie.

Certes, Tullie, tu n’auras pas aſſez de force pour ſoutenir un ſi rude poids, particuliérement lorſque Medor ſe jettera ſur moi ; je veux pourtant bien t’obéir.

Medor.

Je vous ſoulagerai, Tullie, tant que mes forces le permettront. O poſture luxurieuſe ! ah, je n’y puis plus réſiſter ; & la vue de tant de beautés me met déja tout en feu.