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toi, Octavie, il ſemble que tu ailles rendre l’ame.

Octavie.

Que vous êtes importune, Tullie, avec votre babil ! à quoi bon diſtraire ainſi mon eſprit de la contemplation d’un ſi doux objet ? Ah ! baiſez-moi, mon cher Cléante ; ah, que vous avez une langue qui eſt lubrique ! certes, elle eſt auſſi laſcive que les autres parties de votre corps. Bon, redoublez ; ah ! je crois que vous déchargez ? ah ! je ſens, je ſens… & moi, & moi, auſſi.

Tullie.

Et toi, & toi auſſi : ah, que tu es laſcive, petite Couſine ! Mais vous, Medor, à quoi rêvez-vous-là ? à quoi penſez-vous ?

Medor.

Patience, reprit-il ; (en montrant ſon Vit) celui-ci vous le dira.

Tullie.

Ah, Dieux ! comme il eſt crû dans un moment ! il eſt plus furieux que jamais. Il faut avouer que vous êtes infatigable : mais ne voulez-vous pas donner un peu de repos à Octavie ?