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celeſte, plus douce mille fois que le nectar des Dieux. Marius ayant de la ſorte fini les attaques, Fabrice s’avança la pique à la main ; on eût dit à le voir, qu’il ne vouloit conſidérer que les avenues : mais je fus trompée ; car toutes ſes courſes ne furent point inutiles. Il m’attaquoit en vrai Capitaine, & il vouloit ſe ſaiſir des dehors, pour mieux ſe rendre maître du dedans ; ce qui lui réuſſit très-bien : car il entra peu après dans la place. Il n’y fit pas long ſéjour, & ſe divertiſſoit ſeulement à en faire de temps en temps quelques ſorties ; juſques à ce que ces mouvements continuels l’ayant extraordinairement échauffé, il fut obligé de prendre ſon repos dans le même endroit que Marius, & termina ainſi ſa campagne.

Octavie.

La deſcription que tu viens de faire de ces dernieres attaques, m’a infiniment plu ; & le tour que tu as donné à l’hiſtoire, pour en cacher la difformité, m’a ſemblé fort ſpirituel : mais y trouvois-tu du contentement ?

Tullie.

Le plus grand plaiſir que-j’y pris, me fut donné par Fabrice ; car le jeu qu’il faiſoit de