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Tullie.

Je vis d’abord une Matronne avec un viſage modeſte & poſé, qui dit, en s’adreſſant à Urſine : Je ferai en ſorte, Madame, que votre jeune fille aura ſujet d’être ſatisfaite, & qu’elle ſe croira obligée de vous marquer ſa reconnoiſſance des bons traitements qu’elle aura reçus. Diſant cela, elle me prit par la main, & fit ſigne à Urſine de ſe retirer ; elle me mena dans une chambre richement parée ; & après avoir fermé la porte ſur nous : Il faut, me dit-elle, ma fille, que je vous apprenne ce que vous devez attendre, & à quoi vous devez vous préparer. Vous n’êtes plus maîtreſſe de vous-même, & vous êtes deſtinée pour quatre vigoureux Athletes, qui doivent entrer en combat avec vous. Il y a un François, un Allemand & deux Florentins ; ils ſont fort connus de Madame, (parlant d’Urſine) & tous quatre fort bons amis. Ah, Dieux ! ma bonne mere lui dis-je, je ne puis pas réſiſter à tant d’hommes : il n’en faut qu’un ; renvoyez les autres : faites que ce ſoit un duel, & non pas un combat que j’aye à ſoutenir. Hélene c’étoit le nom de cette vieille) ſourit de ma ſimplicité, & je vis auſſi-tôt entrer les quatre perſonnages dont il