Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/268

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 256 )


qui l’environne. Retirez-vous, diſois-je, vous me mettez toute en feu. Ah ! dit-il, recevez les marques de mon amour : & en diſant cela, il m’enfonça ſon Vit juſqu’aux gardes. Je ne l’eus pas plutôt ſenti au-dedans, que je m’écriai : vous me tuez, Medor. Cléante, qui n’étoit pas fort loin, accourut au bruit : Prenez garde, dit-il, qu’on ne vous entende du voiſinage ; retenez votre voix, & non pas vos feſſes.

Octavie.

Vous ſurprit-il dans la chaleur du combat ? put-il bien s’empêcher de rire, & de reſſentir quelque émotion à la vue de vos nudités ?

Tullie.

Il nous vit ; & s’appercevant que mon pied gauche, qui étoit hors du lit, touchoit à terre : Je veux vous rendre, dit-il ; un bon office ; & en même-temps il mit une chaiſe ſous ma jambe qu’il éleva : ce qui fit entrer l’inſtrument plus avant. Enſuite il donna quelques coups de main ſur les feſſes de Medor, qui étoient à découvert ; & il ſe retira de la ſorte.

Octavie.

O le plaiſant ſpectacle, que de vous voir dans cette poſture !

Tullie.