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celle de votre volonté. Mais dites-moi un peu, ma très-chere, combien de fois avez-vous pris le même paſſe-temps avec Medor ? Vous m’obligerez infiniment de me l’apprendre ; car je prends beaucoup de part à tout ce qui vous regarde.

Tullie.

Que tu es curieuſe. Je vois bien que tu ſouhaites que je t’acheve le récit de l’hiſtoire que Cléante a interrompu : je le veux de tout mon cœur, puiſque le ſouvenir ne m’en peut être que très-agréable. Tu ſauras donc, que comme, entre les animaux, l’homme abonde le plus en ſemence, ainſi, entre les hommes, Medor eſt celui qui en a le plus. Je vous avertis, me diſoit Cléante, de vous mettre en une poſture ſi avantageuſe que vous n’en perdiez pas une goutte ; car c’eſt l’unique moyen que vous ayiez de ſentir le plaiſir dans toute ſon étendue. Après cela il ſe retira.

Octavie.

Continuez, je vous en prie.

Tullie.

Medor m’ayant donc fait mettre, dans le cabinet du jardin, en cette poſture que je t’ai