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Octavie.

Ridicule vous même. Quoi ! vous me déſhabillez, pour m’expoſer ainſi toute nue à la vue & aux regards de Cléante ! êtes-vous folle ?

Tullie.

Aidez-moi, Cléante ; défaites ſa jupe pendant que je la tiens : ah ! voilà qui eſt bien ; elle n’a plus à cette heure que ſa chemiſe.

Octavie.

Ah, Tullie ! en quel état m’avez-vous miſe ! quoi ! vous me tirez encore ma chemiſe ?

Cléante.

Ah ! divine Octavie, je vais expirer à vos pieds ; la ſeule vue de votre corps me ravit l’ame & l’eſprit. O dos plus beau mille fois que celui de Diane ! ô feſſes capables de brûler les hommes & les Dieux ! favoriſez-moi, charmante Tullie, & faites en ſorte que cette Déeſſe permette qu’on l’adore.

Octavie.

Tullie, ne ſouffrez pas au moins à votre vue qu’on me violente de la ſorte. Je vais crier ; helas ! helas ! voyez comme il me met la main

Q iv