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doit l’entrée du C.. extrêmement étroite, le gros membre de Medor eut bien de la peine à ſe faire paſſage : néanmoins s’étant enfin rendu maître de la place, il pouſſa & repouſſa ſi rudement, que l’appréhenſion que j’eus de tomber, fit que je portai la main ſans deſſein, ſous le ventre de Cléante, qui gémiſſoit de la peſanteur du fardeau. Le haſard me fit rencontrer l’inſtrument de mon porteur ; je l’empoignai de la main droite, & je donnai la gauche à Medor, pour mieux réſiſter à ſes ſecouſſes. Mais quoi ! je me ſentis d’abord pénétrée au-dedans d’une liqueur chaude, qui aſſoupit tous mes ſens ; & pour combler ma félicité, Cléante m’en donna en même-temps ma pleine main. Non, Octavie, de ma vie je n’ai goûté un ſemblable plaiſir ; & peu s’en faut que la ſeule idée qui m’en reſte, ne me faſſe pâmer.

Octavie.

Vraiment, Tullie, peu s’en faut auſſi que je ne ſois également touchée de votre récit, & je ſens un certain châtouillement… Mais qu’eſt-ce que j’entends ? il me ſemble que quelqu’un monte : ah ! ne ſeroit-ce point Medor & Cléante ? ah ! j’en tremble de peur, & je ſens déja la pudeur qui me couvre tout le viſage.

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