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aſſez joué, nous dit-elle ; vous le trouverez meilleur une autre fois, ſi vous le quittez avec appétit. Elle regarda enſuite mes habits & ma coëffure, de crainte qu’on remarquât quelque choſe qui découvrît nos divertiſſements. Voilà, Octavie, comme nos noces ont été faites chez ta mere, à qui je dois tous les plaiſirs que j’ai goûtés depuis avec celui qu’elle m’a donnée. C’eſt un Hercule pour ſa force, & un Adonis pour ſa beauté ; il eſt honnête, civil, agréable en tout ce qu’il dit ; & de plus, défait de toutes ces opinions qui nous aſſujettiſſent à tant de myſteres : bien que je l’aime beaucoup, je n’en ſerai point jalouſe, & je ferai en ſorte que tu paſſes quelques moments avec lui.

Octavie.

Fort bien, fort bien, quand la fête ſera venue, nous la chommerons : continue toujours.

Tullie.

Nous ſoupâmes chez vous, Oronte, Cleante & moi ; il n’y avoit point de compagnie extraordinaire. Je ne te dirai point quel fut notre entretien ; mais ſeulement tu ſauras que d’abord qu’Oronte fut de retour à notre maiſon, il me fit le panégyrique de Cléante. Il me dit qu’il