Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/211

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 199 )

Tullie.

Tu en peux juger par-là ; car après tous ces maîtres coups, il étoit auſſi vigoureux qu’auparavant : (je ne te dis rien par exagération) puiſque ſans déconner il déchargea pour la troiſieme fois. Juſqu’à ce moment j’avois tâché de conſerver un reſte de pudeur, mais je ne pus la garder plus long-temps ; je m’oubliai de ce que j’étois ; & comme toute tranſportée, j’élevai mon ventre & mes cuiſſes, & excitai par mille mouvements celui qui me donnoit tant de plaiſir. Il me donna un baiſer ; & mettant une main ſous mes feſſes : je m’apperçois, dit-il, ma chere Tullie, que tu commences à être ſenſible, courage, continue. Je n’en puis plus, lui dis-je, je ſuis hors de moi-même, je me meurs, ſoulage-moi : en diſant cela, je déchargeai. Cléante s’en apperçut ; & ayant redoublé ſes ſecouſſes, il eut part au plaiſir ; nous demeurâmes l’un & l’autre embraſſés ſans aucun mouvement.

Octavie.

Ah ! tu m’excites par ce diſcours ! il me ſemble que tout cela ſe paſſe chez moi, j’en ſuis toute émue.

N iv