en attendant, mis à un marchand, qui les compteroit,
le temps expiré, à Joconde ; qu’il en recevroit
cependant le revenu, pourvu qu’il tînt
ſa parole touchant les articles dont ils étoient
convenus du prix, & voici les conditions. Premiérement
que Joconde n’agiroit avec Julie que comme
Sempronie le jugeroit à propos. Qu’il ne la
conſidéreroit pas même comme ſa femme, ſi elle
le deſiroit de lui. Qu’il obéiroit exactement à
tout ce qu’elle voudroit lui commander, ſoit
qu’elle le fît de vive voix, ou par écrit.
Qu’il auroit le ſoin des biens de la maiſon comme
auparavant, & qu’il demeureroit dans l’appartement
qu’elle lui marqueroit. Enfin, qu’il ſeroit
entiérement à ſa diſcrétion.
C’eſt-à-dire que Julie étoit mariée & veuve toute enſemble.
Tu as raiſon : car dès la premiere nuit de ſes noces, il fut défendu à Joconde de la chevaucher plus de deux fois ; encore Sempronie en voulut elle avoir le meilleur ; & ayant mis ce nouveau marié en humeur, il fit l’affaire avec elle juſqu’à trois fois. Après quoi elle le renvoya