tendis frapper à la porte. Je l’en avertis. Je
ſais ce que c’eſt, me dit-elle, ne vous étonnez
point ; c’eſt le bon Pere Théodore, qui viens
ſans doute pour nous aider dans ce ſaint exercice :
il m’avoit dit qu’il n’y manqueroit pas,
s’il pouvoit obtenir la permiſſion de ſortir. Il
frappa une ſeconde fois : c’eſt lui-même, dit
ma mere, ouvrez lui promptement. Comment,
repris-je, voulez-vous qu’il vous voye ainſi toute
nue ? Vous ne ſavez donc pas, me dit-elle,
que ce ſaint homme me connoît juſques dans le
fond de l’ame, & que je ne dois rien lui cacher.
Elle baiſſa néanmoins ſa chemiſe, pendant
que j’ouvris. Le Pere entra auſſi-tôt, & loua
ma mere du bon exemple qu’elle me donnoit.
Il fit enſuite un diſcours ſur ce ſujet, mais avec
tant de force & d’énergie, que peu s’en fallut
que je ne le prévinſſe moi-même, pour le
prier de me traiter avec le plus de rigueur qu’il
pourroit.
Ah Dieu ! étois-tu ſi folle ?
Tu aurois eu de la peine à ne te pas rendre, & il t’auroit ſans doute perſuadée. Il nous prouva par un diſcours poli ; & apparemment étu-