rondes & potelées ; ſes feſſes blanches & polies ;
ſa partie eſt placée le plus avantageuſement du
monde : enfin c’eſt un chef-d’œuvre, il n’y a rien
de plus beau ; & tu ne tiendrois pas de ta Mere,
ſi tu n’étois auſſi accomplie comme tu es. Pendant
que nous la regardions ainſi fixement, ſon
Adonis ne ſe contentoit pas de ſatisfaire ſa vue ;
il vouloit que tous ſes ſens partageaſſent le plaiſir :
il touchoit & la manioit deſſus, deſſous ; il
la baiſoit indifféremment par-tout. Ah, Dieu !
s’écrioit-il, que ma condition m’éloigne de la
poſſeſſion d’un ſi beau corps !
Et pendant ce temps, que faiſoit Sempronie ?
Elle n’étoit pas oiſive durant ce badinage : elle embraſſoit étroitement Joconde ; elle lui découvroit les feſſes, & les manioit ; elle lui prenoit ſon inſtrument, elle l’excitoit, & le mit ſi bien en humeur, qu’il appella Victorie, en lui diſant de regarder attentivement la beauté du derriere de Sempronie : il la prit par le bras, & la renverſa par terre. Ta mere ſe leva auſſi-tôt pour leur faire place, & donner lieu à leur divertiſſement. Victorie voulut ſe défendre, mais inutilement ; ta mere & moi, nous la prîmes