Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/151

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 139 )


voit, & nous diſant que c’étoit à ſon tour. Elle nous faiſoit étendre tout de notre long ſur le dos, & coucher ſur des caiſſes ; elle nous faiſoit ouvrir les cuiſſes ; & après quelques careſſes, elle ſe jettoit ſur nous ; (remarque que nous étions toutes nues) & joignant ſa partie à la nôtre, elle remuoit & ſecouoit comme ſi en effet elle eût été d’un ſexe différent. Eh bien, Octavie, une fille ſortie d’une telle mere, ne doit elle pas être ſemblable à Vénus ? eh, eh, eh, qu’en dis-tu ?

Octavie.

J’ajouterai foi, Tullie, à ce que vous venez de dire, pourvu que vous me faſſiez connoître comment il s’eſt pu faire, qu’avec un ſi grand penchant pour la volupté, ma mere n’ait jamais rien fait contre ſon honneur.

Tullie.

Ah, ah je le veux ; écoute-moi ſeulement. Trois ou quatre mois avant que Sempronie fût mariée, nous étions un jour après midi toutes enſemble à nous divertir ; ſon pere & ſa mere étoient abſents ; ils l’avoient laiſſée ſeule avec ſa gouvernante, qui étoit pour lors occupée aux affaires de la maiſon, tellement qu’elle