ré par ſa maîtreſſe ; il ſe remua & leva la tête
pluſieurs fois. Ces mouvements réveillerent
Pamphile ; & moi, d’abord que je m’en apperçus,
je fis ſemblant de dormir d’un profond
ſommeil : il ſe retourna de mon côté. Quoi,
dit-il, dors-tu encore, ma mignonne ? Ah !
pourquoi, repris-je, interrompez-vous mon repos ?
Cependant il me baiſe, il m’embraſſe, il
me careſſe ; & après m’avoir regardée par-tout,
avec des yeux laſcifs & les plus amoureux du
monde, il monta ſur moi & m’enconna, en
me diſant de me ſouvenir de ma promeſſe,
c’eſt-à-dire de ne point remuer. Cette derniere
fois me donna bien du plaiſir, & le chatouillement
que je reſſentis fut ſi grand, que je ne
lui tins point ma parole, & je ne pus m’empêcher
de branler les feſſes avec une vîteſſe incroyable.
Sitôt qu’il s’en apperçut, il redoubla
ſes ſecouſſes, & fit entrer ſon Vit juſques aux
gardes ; je ne reſſentis pas de douleur comme
auparavant, je pouſſai ſeulement un ſoupir ;
auſſi-tôt je fus arroſée d’un baume liquide, qui
acheva de me guérir de tous mes maux. Pamphile
me jura que jamais il n’avoit goûté une
volupté ſi parfaite que dans cette conjonction,
Voilà, ma très-chere, comme nous paſſâmes la
nuit ; & après quelques paroles, nous nous ren-
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