Page:Chorier - L’Académie des dames, 1770.djvu/143

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 131 )


licieux. Je lui obéis, & il ſe remua ſi bien, qu’à la dixieme ſecouſſe, il déchargea ; je reſſentis un petit chatouillement, mais ce fut tout.

Tullie.

Combien as-tu compté de coups donnés dans ce ſecond combat ?

Octavie.

Vingt, avant qu’il eût troublé le compte, & dix après : mais avec tout cela je n’en ſais pas bien le nombre ; car lorſque je m’écriois qu’il me tuoit, qu’il me bleſſoit, il pouſſoit toujours avec plus de force : c’eſt pourquoi juges-en toi-même.

Tullie.

Et comment eſt-ce que vous paſſâtes le reſte de la nuit ?

Octavie.

Le reſte de la nuit ſe paſſa en badinerie. Pamphile étoit tout étendu ſur moi, il prenoit plaiſir à me faire ſucer ſon Vit, juſqu’à la derniere goutte ; il me baiſoit & m’embraſſoit, lorſque tout d’un coup nous avons entendu ouvrir une porte proche de notre lit : c’étoit ma mere, qui ſe mit à rire d’abord qu’elle nous

I ij