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vit que c’étoit fait, je vous demande que vous faſſiez à cette heure pour mon plaiſir tout ce que je deſirerai de vous, & je ſouhaite que toutes les choſes pour leſquelles je ſerai ſenſible, vous touchent également. Je vous entends bien, lui dis-je, & je conſens à tout ce que vous voulez ; mais, de grace, épargnez un peu ma pudeur, & n’exigez pas de moi ces mouvements déshonnêtes qui me fatiguent le corps & l’eſprit. Non, non, reprit-il, ce n’eſt pas ce que je deſire ; je demande de vous tout le contraire : car je ſouhaite ſeulement que vous ſoyez immobile, & que, ſans faire aucun mouvement du derriere, vous teniez votre devant à découvert.

Tullie.

Il eſt permis à un mari de donner telles loix qu’il lui plaît à ſa femme, & il eſt de la prudence de celle-ci de les obſerver ſans murmure ; elle eſt ſotte, ſi elle s’imagine qu’il y a quelque choſe de malhonnête dans l’obéiſſance qu’elle lui rend.

Octavie.

Je lui obéis auſſi ſans beaucoup de cérémonie ; il me pria de lui manier ſon inſtrument

qui