plie. Cela ſurprit Pamphile : Qui l’auroit jamais
cru, me dit-il, ma chere Octavie, tendre &
jeune comme vous êtes, que vous euſſiez été
ſi amoureuſe, & ſi propre au plaiſir ? Toutes
celles, continua-t-il, qui ſont de votre âge, ne
reſſentent pas la moindre émotion dans les premieres
attaques ; & vous vous êtes ravie juſqu’au
Ciel ! Non, dit-il, en regardant attentivement
la ſemence que j’avois déchargée, ce
n’eſt pas un ſimple écoulement, c’eſt un déluge ;
& il faut, ſans doute, que vous ayiez au-dedans
des ſources vives de cette liqueur, pour
fournir à de ſi abondantes éjaculations. Ah,
que vous êtes badin ! lui dis-je : toute cette
ſemence que vous voyez répandue, n’eſt pas
à moi ; c’eſt celle dont vous m’avez remplie.
Il n’importe, dit-il, qu’elle ſoit à vous ou à
moi ; mais je ſuis ravi que vous ayiez partagé
le plaiſir, & que vous l’ayiez goûté dans
toute ſon étendue. Je n’ai pas ſujet de m’en
plaindre, lui dis-je, & j’ai été ſuffiſamment
récompenſée des peines & des douleurs que
vous m’aviez cauſées par vos premieres fureurs.
Ma mere ayant oublié de mettre un
linge ſous le chevet, je pris les draps pour
m’eſſuyer, & me nettoyer par-tout. Ça, ma
chere Octavie, me dit Pamphile, auſſi-tôt qu’il
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