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& rubicond) que l’art aide en moi la Nature ; & afin que cet inſtrument redoutable faſſe ſon devoir avec moins de peine, je vais le frotter avec une pommade de jaſmin, que j’ai priſe à deſſein : & vous, ô ma Déeſſe ! préparez-vous à vous défendre, & à ſoutenir comme il faut les attaques que je veux vous donner.

Tullie.

Ah ! je prie tous les Dieux & toutes les Déeſſes qui préſident à l’hymen, en un mot, toutes les divinités qui ont été ſenſibles à l’Amour, de t’aſſiſter dans ce rude moment.

Octavie.

Je crois, que ſi je n’avois attendu du ſoulagement que de ce côté-là. J’aurois bientôt manqué de patience.

Tullie.

Tu ne ſais donc pas qu’il ne ſe faiſoit point de mariage le temps paſſé, où il n’y eût trois ou quatre divinités préſentes, qui avoient dans ce jour chacune leur office particulier. Dea Virginenſis, c’étoit celle qui commençoit la cérémonie, & qui dénouoit la ceinture de la nouvelle mariée : elle étoit ſuivie d’une autre