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maniere ! encore plus fort ; ah ! c’eſt à ce coup que je n’en puis plus, je n’en puis plus, je coule, je coule : ah ! Cleante, pouſſez, pouſſez, je décharge, ah ! ah !…

Octavie.

Ah, Dieux ! que tu es lubrique ! je crois que l’amour même ſe noyeroit dans ce torrent de ſemence qui te ſort des reins. Ah ! je ſens je ne ſais quoi ; ah, ah, ma très-chere, mon cœur, mourons toutes deux enſemble. Qui auroit pu s’imaginer que ce badinage auroit été ſuivi d’un ſi doux plaiſir ? Ah ! je recommence ! ah, ah, ah, je me pâme…

Tullie.

Je ſuis ravie de ce que tu as partagé le plaiſir avec moi. Me voilà, grace à Vénus, un peu remiſe : revenons à Pamphile, que tu as laiſſé tout en ſueur dans les attaques de ta fortereſſe.

Octavie.

Je le veux bien ; mais dis-moi auparavant ce que tu entendois par Cléante, & à quel deſſein tu implorois ſon ſecours. Car pourquoi n’appellois-tu pas plutôt ton cher Oronte, qui eſt ſi aimable, & qui t’aime ſi tendrement ?