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embraſſe-moi, mon cher Cléante ! Je n’en puis plus, je brûle, je ne ſais ce que je ſouhaite ; ah ! baiſe moi !

Octavie.

Que veux-tu dire avec ton Cléante ? il y a ſans doute quelque myſtere là-deſſous. Que veux-tu ? que deſires-tu de moi ?

Tullie.

Ah, de grace, ma mignonne, ma chere enfant, ſoulage un peu ta pauvre Tullie : prête moi ta main.

Octavie.

Je te la donne tout-à-fait ; qu’en veux-tu faire ?

Tullie.

Mets-la, je te prie, dans cet endroit qui et tout en feu ; pouſſe ton doigt au-dedans le plus avant que tu pourras : ſers-moi de mari, ma chere Octavie ; monte ſur moi, & par tes ſecouſſes, tâche d’éteindre ce feu que tu as excité par ton diſcours. Bon, voilà qui eſt bien ; ſecoue maintenant, pendant que je te tiens embraſſée. Ah ! comme nos deux parties ſont jointes l’une à l’autre ! ah ! que tu me plais de cette