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baiſſé mes jupes ; je demandai à ma mere ce qu’elle avoit oublié de nous dire. Octavie, me dit-elle, comme il n’eſt pas néceſſaire que ceux qui dîneront tantôt avec nous, voyent dans vos vêtements les marques de votre badinage, j’ai trouvé à propos de vous avertir de quitter vos habits. Elle me déshabilla enſuite elle-même, ne me laiſſant que ma chemiſe ; elle me baiſa ; & appellant Pamphile qui s’étoit un peu retiré : Venez, mon fils, venez, lui dit-elle ; voilà le champ de bataille où vous devez combattre : puis elle ſortit en riant. D’abord que Pamphile ſe vit en liberté, il ferma la porte ſur nous ; & ſe jettant à mon col, il me donna mille baiſers, & me tira ma chemiſe. Etant ainſi toute nue, il me regarda de tous côtés, & ſatisfit ſa vue par ſes regards, & ſes mains par ſes attouchements. Il me fit en ſuite aſſeoir comme auparavant, & remettre les deux pieds ſur les deux chaiſes ; puis il gliſſa ſa main droite ſous mes feſſes, & les approchant de ſoi, il plaça ſon inſtrument à l’entrée de la porte, & tâcha de m’enconner.

Tullie.

Courage, courage, cela ne va pas mal : mais toi, que faiſois-tu ?