de moi-même, & je puis dire que je ne reſpirrois
plus que par ſon moyen. Pendant ces doux
paſſe-temps, j’avois deux filles de chambre à
mes côtés, à qui ma mere avoit ordonné de
reſter, pour être témoins de ce qui ſe paſſeroit.
Elles baiſſoient la vue pendant tout ce badinage,
& n’oſoient nous regarder fixement.
Mon amour, dit Pamphile, s’adreſſant à moi,
fais ſortir ces filles, leur préſence n’eſt point
ici néceſſaire ; car qu’avons-nous affaire d’elles ?
A Dieu ne plaiſe, dis-je tout bas, que je ſois ſi
indiſcrete ! y penſez-vous, & que pourroit juger
ma mere & toute la famille, ſi nous reſtions
ainſi ſeuls ? Il m’interrompit par mille baiſers,
& auſſi-tôt ma mere entra. Ah, Dieux !
dit-elle, comme vous accablez de careſſes ma
pauvre Octavie ! l’aimez-vous bien ? Ah ! en
doutez-vous ? reprit-il auſſi-tôt ; l’amour même
ne pourroit rien y ajouter pour le rendre plus
ardent : mais hélas ! ma mere, continua-t-il,
(en parlant à Sempronie) puiſque vous avez
eu aſſez de bonté pour me donner pour femme
une perſonne ſi belle & ſi aimable, permettez-moi
d’exercer à préſent les fonctions de mari ;
je vous en conjure, accordez-moi cette grace.
Vous n’avez ſans doute pas égard, dit ma
mere, à la délicateſſe d’Octavie, qui n’eſt que
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