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miſe, il n’eſt rien tel que de ſe coucher nud à nud.

Octavie.

Eh quoi, badine ! tu me la tires ; laiſſe-la-moi donc ôter à moi-même. Ah, Dieux ! comme tu te jettes à mon col, jambe de-çà, jambe de-là ! je crois que tu es folle : mettons-nous donc au lit.

Tullie.

Eh bien, nous y voici, mon petit cœur ; baiſe-moi donc bien tendrement.

Octavie.

Tant de baiſers que tu voudras ; mais, de grace, retire cette main adultere de cet endroit… voudrois-tu ainſi ſouiller une jeune mariée ?

Tullie.

Sotte ! qu’as-tu à craindre ici avec moi ? laiſſe-moi prendre le divertiſſement que je ſouhaite ; j’ai laiſſé tout exprès ces flambeaux allumés, afin que ma vue eût ſon plaiſir, auſſi-bien que les autres ſens.

Octavie.

Mais, Tullie, eſt-ce que les loix de l’amitié ne doivent pas céder à l’amour conjugal ? Si je

ſouffre