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pour l’amitié que je te porte, que Pamphile faſſe auſſi-bien ſon devoir qu’Oronte s’en eſt acquitté. Mais il eſt tantôt temps de nous lever ; je crois que quand tu aurois repoſé ſur le Parnaſſe, tu ne ſerois pas mieux inſtruite, & j’eſpere qu’avec les leçons que je viens de te donner, tu te défendras des attaques de Pamphile auſſi-bien que pas une de ton âge.

Octavie.

Je vous ſuis infiniment obligée, ma Couſine ; j’en ſais, comme je crois, aſſez : pourvu que Vénus & ſon fils me favoriſent, j’ai ſi bonne eſpérance de mon adreſſe & de mon courage, que je ne veux pas même pouſſer un cri, ni verſer une larme au plus fort du combat.

Tullie.

Ah, Dieux ! prends bien garde, ma pauvre enfant, de faire ce que tu dis ; cette conſtance ſeroit d’un mauvais effet pour toi, & produiroit dans l’eſprit de Pamphile des ſoupçons qui te ſeroient déſavantageux. Il n’y a rien qui cauſe plus de joie à un mari, la premiere nuit de ſes noces, que lorſque ſon épouſe témoigne par ſes larmes qu’elle ſouffre beaucoup dans l’action : il prend ſes gémiſſements & ſes