ture qui m’étoit incommode, je me lançai ſur
lui, jambe de-çà, jambe de-là : je t’avoue que
j’étois glorieuſe de voir mon adverſaire ſous
moi, & je piquai ſi bien ma monture, que nous
arrivâmes au Port de Salut. Oronte m’avoua
qu’il n’avoit jamais goûté un plaiſir ſi délicieux.
Apparemment vous ne ſentiez point de mal ?
Non ; car à force de remuer les feſſes, je diſſipois le reſte de la douleur, outre que le chemin étoit déja battu. Durant ces mouvements, je chatouillois légérement la peau des teſticules, je les preſſois tous deux avec les doigts, je les irritai tellement par ce badinage, qu’ils répandirent avec profuſion cette divine liqueur dont ils ſont dépoſitaires.
Bien que j’euſſe fait ma décharge, je ne voulus pourtant pas quitter ſitôt la partie ; & comme toute ma pudeur s’étoit évanouie en changeant de poſture, je baiſois Oronte aux yeux, à la bouche, par-tout ; je lui mordois les levres, les joues ; je lui paſſois la main ſur tout le corps ; je lui pinçois les feſſes ; je le chatouillois ; enfin, je lui rendis avec uſure toutes les