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Les Ribaud

venait en trottinant, sa soutane relevée à cause de la neige en hiver, en été, à causes des plantes sauvages qui bordaient la route de leurs tiges étendues et l’embarrassaient.

Il frappait d’ordinaire légèrement deux coups à la porte du cabinet du docteur, entrait familièrement et disait : bonsoir les amis. Il renversait son large chapeau rougi, amputé d’un gland et tout effiloché, sur un bocal vert étiqueté : Pulvis Rhei, puis furetait sans gêne parmi les livres, derrière les fioles oubliées, dans les recoins de la bibliothèque en quête du dernier numéro du Libéral.

— Ça le connaissait si bien d’ailleurs tous ces fauteuils vieux comme lui, la pharmacie dont il pouvait de mémoire donner l’ordre des bouteilles avec leurs étiquettes latines, ces anciens tableaux dévernis à la