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Les Ribaud

nous avons souvent à cette heure délicieuse où ce n’est plus le jour et où ce n’est pas encore la nuit.

À cette heure-là, j’irais souffler les bougies jusque chez le voisin, tant je trouve charmant de voir danser dans les coins, cinquante ombres, cinquante visions fantastiques et, tout en jasant familièrement, de mettre des visages aimés dans chacun des vieux cadres qui ornementent… est-ce bien le mot ?… les murs de mon boudoir.

Papa m’a prise dans ses bras ; il m’a bercée longuement, comme à mes dix ans, me roulant dans ses caresses les cheveux autour de ses gros doigts, et nous avons causé… causé.

J’ai bientôt compris qu’il désirait surtout savoir ce qu’ils me conseillaient, mes dix-huit ans.

— Pas grand chose, mon Dieu ! lui