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Les Ribaud

ment Madeleine ; c’est si gai ces idées qui te trottinent dans la tête, c’est si joli ce petit motif de valse que tu chantonnes, c’est si gentil ce bout de moustachette en croc, si agaçant aussi ;… va doucement Madeleine, tout doucement…

— J’entendais avec étonnement mon vieux François, pendant qu’il attelait à la charrette l’autre jour, qui disait du père Latreille : « Il parle au diable. » — Je commence à croire que, réellement, il y a des hommes qui parlent au diable… — Gaston, par exemple. Qu’est-ce qui le fait ainsi lire à travers mon cœur ?… Car c’est vrai que j’étais d’abord rêveuse et ennuyée à ce bal… Pour un rien je me serais mise à bouder… Si j’avais eu neuf ans, ça y était, mais à dix-huit… Je l’aime bien pourtant, Gaston ; il est si dévoué, si bon, mais voilà, il est trop curieux et