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Les Ribaud

et se tournant, pâle et défait, vers son vieil ami :

— À toi, Michaudin, c’est à toi de le guérir, sauve-le.

L’abbé, aussi consterné, aussi défait, étendit solennellement le bras et fit un geste de pardon au nom du Christ sur la tête de Gabriel.

Une minute après, Gabriel expirait.

L’affolement désespéré du docteur fut navrant.

— Les gredins, hurlait-il, sans cesse… les gredins… Ils ont tué mon père, ils ont tué mon fils… et, ramassant le pistolet qui gisait encore par terre, tombé de la main défaillante de Gabriel, il le brandit menaçant au-dessus de sa tête tout en promenant autour de lui un regard chargé de vengeance. Et cette phrase commencée, ainsi achevée dans un geste