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Les Ribaud

m’a tenue petite sur ses genoux, et que grande je respecte et je vénère encore… et je n’irai pas.

— Je n’irai pas, c’est bon. François, au nom de mon père, dont il connaît le caractère rigide et orgueilleux, ne veut point que j’aille humilier l’orgueil de mes compatriotes et de ma famille devant un officier anglais, c’est bon, j’accepte et suis prête à obéir. Mais, auparavant, il faut que Dieu fasse un miracle ; il faut qu’il m’arrache du cœur l’amour qu’il y a laissé entrer et s’enraciner, comme il faut qu’il arrache du cœur de Percival l’amour qu’il a pour moi.

Autrement, si je devais l’aimer quand même, s’il allait m’aimer encore lui aussi, je sens que je n’aurais jamais la force de refuser de le suivre, même ennemi, même meurtrier des miens, et que,