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Les Ribaud

Néanmoins, dans un recoin de son cœur, il y avait aussi place pour une autre amitié ; une vieille amitié sincère et tendre qui s’était constamment vivifiée avec les années. C’était celle qui l’unissait au curé de la paroisse, l’abbé Michaudin.

Vieux comme lui, franc et bon comme lui, soulageant comme lui les douleurs, pleurant souvent avec lui auprès des mêmes misères, partageant parfois le même siège de voiture dans leurs courses aux malades, il s’était fait une soudure admirable et charmante entre ces deux hommes dans le coudoiement de leurs vies identiques.

Bien n’arrivait de joyeux ou de triste à l’un que l’autre n’en fût en même temps heureux ou affligé.

Les enfants du docteur étaient presque ceux du curé, et quand celui-là voulait se