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XI


— « C’est la mère de Beaumont qui est morte. »

Le glas venait de l’annoncer à toutes volées à la population de Saint-Hilaire, et de voisin à voisin, de faucheur à faucheur, on se jetait pardessus les haies la nouvelle apportée du village : « C’est la mère de Beaumont qui est morte. »

Les uns ajoutaient quelques commentaires, exprimaient leur surprise de n’avoir pas entendu dire qu’elle fût malade, faisaient des conjectures sur son âge, plaignaient le vieux de Beaumont de se trouver ainsi abandonné. D’autres qui avaient été à même de la mieux connaître, se contentaient d’ajouter : « Quelle brave et bonne femme c’était », et ils restaient silencieux, cherchant à mesurer dans leur esprit jusqu’à quel degré extrême en réalité elle avait été brave et bonne.

Elle n’avait pourtant pas fait grand bruit sur la