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ment théorique généralement superficiel et peu complet des High Schools.

Cela ne lui prit guère de temps pour épuiser à fond le programme des matières techniques qu’on enseignait et il sortit de l’école armé des titres et de diplômes les plus brillants.

Donc c’était déjà l’heure arrivée de la lutte pour l’existence. Il se demanda sur quelle arène spéciale il allait se placer pour l’entreprendre. En dépit de sa ténacité jamais rebutée, il se rendit vite compte que les situations alléchantes — les situations comme il les avait aimées, pourvoyeuses des mille luxes qui l’avaient si fortement ébloui autrefois — n’étaient point si faciles à atteindre. Les titres qu’il étalait avec orgueil ne réussissaient guère à émouvoir les patrons.

Et puis, c’était tellement vrai que la plupart des grandes institutions financières ou entreprises industrielles se trouvaient aux mains des Anglais. Ils en occupaient partout les meilleurs emplois. Sa langue, son nom même, dans chacune des carrières où il tentait de s’engager, lui paraissaient comme suspects et de nature à lui barrer la voie. Il se rappela en lui même la réflexion qu’il avait entendue si souvent tomber de la bouche de son père : « Ah ! bah ! dans le domaine des affaires, nous ne serons jamais de taille à lutter contre nos compatriotes anglais… Il nous faudra toujours tenir le rang de derrière. »

À cette époque-là, la puissante fabrique de poudre