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sa pensée, La cueillette des glands et des faînes pratiquée en maraude avec ses petits camarades ; la chasse aux écureuils à travers les précipices de la montagne ; le battage des grains au moyen de l’assourdissant manège dont le plancher serpentait fuyait et revenait si curieusement sous les sabots essoufflés des chevaux ; la veillée en famille autour de la lampe ; tout cela… tout cela venait tour à tour défiler avec un attrait insoupçonné sur la feuille blanche de ses cahiers de classe.

Mais doué d’une étonnante précocité de jugement et de réflexion, il ne lui vint pas un instant la pensée de se soustraire au devoir qu’il s’était tracé. Il avait déterminé de s’instruire, eh ! bien, il s’efforcerait d’absorber autant de connaissances qu’il pourrait.

Au bout de quelques années, il terminait sa rhétorique.

Ces diverses études, si elles avaient puissamment aidé à son développement intellectuel, ne l’avaient toutefois que peu préparé, à ses yeux, à la carrière à laquelle il projetait toujours de se consacrer. Aussi obtint-il de son père d’aller compléter sa formation dans les écoles spéciales. Les succès qu’il avait jusque là obtenus, il continua de les obtenir dans sa nouvelle sphère d’étude. Développé comme il l’était déjà — sans beaucoup s’en être rendu compte il est vrai — par l’ensemble des connaissances générales qu’il venait d’acquérir, il affirma tout, de suite sa supériorité sur ses camarades de classe, particulièrement sur ceux qui ne possédaient que l’enseigne-